L’accueil de jeunes enfants en horaires atypiques : les clés de réussite

En octobre 2021, la Mutualité Française a publié le dossier « Tour de France des solutions d’accueil du jeune enfant en horaires atypiques ». Ce document explique comment réussir des projets d’accueil pour les jeunes enfants dont les parents travaillent en horaires atypiques.

Les horaires atypiques, de quoi parle-t-on ?

Le code du travail considère qu’un travailleur est en horaires atypiques s’il travaille entre 20h et 7h en semaine, ou bien le week-end et les jours fériés. Des horaires irréguliers relèvent aussi de l’atypie.

Ces horaires concernent 13 millions de travailleurs en France, dont 76 % sont non-salariés. Selon le Baromètre de l’Observatoire de la parentalité en entreprise, la moitié de ces travailleurs subissent ces horaires. Les besoins d’accueil des parents se concentrent principalement le soir de 19h à 21h, le matin dès 6h, et parfois le samedi. Les besoins nocturnes restent minoritaires et varient selon les territoires en fonction des secteurs d’emploi.

Le profil d’un travailleur en horaire atypique rencontrant des difficultés de modes de garde :

  • Les horaires atypiques, souvent liés à la précarité (temps partiel, intérim, CDD), accentuent l’irrégularité des besoins d’accueil.
  • Les familles monoparentales féminines rencontrent davantage de difficultés.
  • Certains secteurs, comme l’hôtellerie-restauration, regroupent de nombreux travailleurs ayant des besoins spécifiques de garde. D’autres professions concernées incluent commerçants, pompiers, conducteurs, aides à la personne, et agents de sécurité.

Quel est l’intérêt d’un territoire à prendre en charge les horaires atypiques ?

  1. L’insertion professionnelle

Les parents en horaires atypiques adaptent souvent leur emploi, faute de solutions adaptées (congés parentaux « forcés », démissions, temps partiels). Ces choix les éloignent durablement de l’emploi, parfois jusqu’à la reconversion.

  1. L’attractivité territoriale

Proposer des solutions de garde adaptées encourage les familles à rester sur un territoire. Xavier Madelaine, maire d’Amfreville et co-président du groupe de travail petite enfance de l’Association des maires de France (AMF), souligne que la proximité entre le domicile et le mode de garde est déterminante

  1. Le soutien et l’insertion des femmes monoparentales

Les familles monoparentales féminines peinent davantage à trouver des modes d’accueil adaptés. Or, le taux d’activité des femmes en couple avec un enfant de moins de 3 ans dépasse de 20 points celui des femmes seules. La prise en compte des horaires atypiques favorise leur retour à l’emploi.

Le cadre idéal pour créer une solution d’accueil en horaires atypiques

L’accueil hybride, une solution adaptée à la journée

Sylviane Giampino, psychologue de l’enfance et psychanalyste et présidente à la fois du Conseil de l’enfance et de l’adolescence et du Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge en 2021, recommande de combiner accueil individuel et collectif pour répondre aux besoins. Par exemple, un enfant peut être gardé à domicile de 5h à 9h, puis en crèche le reste de la journée. Ces solutions respectent le rythme des enfants. Les crèches familiales, avec des temps d’accueil individuel et collectif, s’inscrivent dans cette logique.

Le partenariat pour assurer la pérennité du projet

Le partenariat recoupe plusieurs paramètres :

  • La transversalité : dès le diagnostic et durant le suivi (MSA, Caf, PMI, collectivités, employeurs locaux).
  • Le co-financement : pour limiter le coût pour les familles, un financement conjoint (Caf via le Fonds Publics et Territoires, collectivités, employeurs) renforce la viabilité des projets.

La taille des structures pour la stabilité du projet

Les projets portés par une structure d’une taille suffisamment importante apparaissent plus solides pour plusieurs raisons d’après la Mutualité Française :

  • Le dimensionnement du projet : Les organismes gérant plusieurs structures parviennent plus facilement à proposer des horaires atypiques, en appliquant le principe des vases communicants lorsqu’une structure est en difficulté (mutualisation des coûts, personnel, etc.)
  • La coordination : Les structures avec de véritables moyens de coordination parviennent à tenir dans le temps, particulièrement grâce à un suivi régulier avec les familles (prise en compte des agendas irréguliers, lien entre différents accueils, etc.)

Nos Bonnes Pratiques en lien avec les horaires atypiques

Unes association proposant de la garde d'enfants en horaires atypiques

A Rennes, le dispositif Parendom a été lancé en 2002 par l'association Parenbouge, qui travaille avec les acteurs de la petite enfance et les acteurs sociaux du territoire

Une communauté d'agglomération qui aide les parents en horaires atypiques

La communauté d'agglomération Lamballe Terre et Mer dans les Côtes-d'Armor a mis en place le dispositif « Accueil en relais – Cesu Enfance » en 2014 à destination des parents travaillant en horaires atypiques.
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