Lutter contre la précarité alimentaire

Précarité alimentaire Ithéa

La précarité alimentaire est un sujet de société apparu dans les années d’après-guerre en Europe. À partir des années 80, les politiques publiques en France le considèrent, après une large implication du champ caritatif.

La précarité alimentaire est une « situation dans laquelle une personne ne dispose pas d’un accès garanti à une alimentation suffisante et de qualité. Elle doit être durable, dans le respect de ses préférences alimentaires et de ses besoins nutritionnels. Cette situation peut entraîner ou découler de l’exclusion et de la disqualification sociale ou d’un environnement appauvri. » D’après les chercheurs du Labo de l’ESS. En cela, les personnes souffrant de précarité alimentaire font face à des carences nutritionnelles.Ils ont également peu d’options dans leurs choix d’alimentation.

La loi EGAlim de 2018, le code de l’action sociale et des familles précise les objectifs de la politique de lutte contre la précarité alimentaire. Puis c’est le comité national de coordination de la lutte contre la précarité alimentaire (Cocolupa). Celui-ci coordonne les actions mises en place pour lutter contre ce phénomène au niveau national.

Ainsi, de nombreux acteurs œuvrent pour répondre aux difficultés des personnes en situation de précarité alimentaire. Pour appuyer leur travail et coordonner cet écosystème, la réalisation d’un diagnostic territorial de la précarité alimentaire est indispensable.

Les enjeux de la précarité alimentaire

D’après IPSOS-Secours Populaire, en 2018, 1 Français sur 5 n’arrive pas à se procurer une alimentation saine. De plus, on remarque que la précarité alimentaire s’accroit lorsque le ménage a des faibles revenus. On estime qu’en France, 50% des personnes avec un revenu mensuel net du foyer inférieur à 1 200 euros n’arrive pas à manger 3 repas sains par jour.

De plus, au-delà de la vulnérabilité socio-économique, la vulnérabilité nutritionnelle apparaît comme un facteur de risque de précarité alimentaire. Les nourrissons ou les personnes âgées sont particulièrement exposés.

En réponse à la précarité alimentaire, l’aide alimentaire est une solution mise en place par différents acteurs dans les territoires. Elle consiste à fournir des denrées alimentaires et proposer un accompagnement pour les personnes en situation de vulnérabilité. Ainsi, plusieurs acteurs sont identifiés dans le secteur de l’aide alimentaire. Il s’agit des associations, des CCAS/CIAS, ainsi que de l’État et de ses services décentralisés.

Les diagnostics territoriaux de la précarité alimentaire

La réalisation d’un diagnostic territorial de la précarité alimentaire permet de dresser un état des lieux de la problématique et d’identifier les inadéquations entre les besoins et l’offre en matière de lutte contre la précarité. Cette démarche de diagnostic peut participer à la coordination des acteurs en conviant toutes les parties prenantes autour de la table.

Le diagnostic territorial s’appuie sur différentes approches :

1- Le diagnostic territorial de précarité alimentaire par l’identification du public

L’identification du public en situation de précarité alimentaire est un incontournable dans un tel diagnostic, il permet de qualifier les profils de population les plus touchés par le phénomène.  Cette approche repose sur l’analyse de différents indicateurs : les ressources socio-économiques du territoire, les inégalités géographiques, le taux de pauvreté, etc.

Dans ce cadre, différentes données peuvent être récoltées :

  • Des données quantitatives recueillies auprès de divers acteurs dont les associations et les services publics de l’aide alimentaire.
  • Des données qualitatives récoltées par la réalisation d’entretiens auprès d’acteurs de l’action sociale. Les bénéficiaires directs de l’aide alimentaire peuvent aussi être sollicités dans le cadre d’entretien ou de groupes de réflexion. En effet, ils permettent d’enrichir le diagnostic avec leurs expériences d’usagers et de témoigner sur leurs réalités du quotidien.

2- Le diagnostic territorial de précarité alimentaire par l’identification de l’offre d’aide alimentaire

L’identification de l’offre d’aide alimentaire sur le territoire est également primordiale dans un tel diagnostic. Celle-ci comprend l’offre de redistribution alimentaire : la fréquence, la quantité distribuée et la qualité des aliments. Mais elle repose aussi sur l’offre alimentaire présente dans les établissements publics (les cantines scolaires, les EPHAD, les hôpitaux etc.) et l’accès aux commerces et aux marchés alimentaires sur le territoire.

Ce travail de recensement permet de cartographier l’ensemble des acteurs et des moyens de l’aide alimentaire : les associations, les lieux d’approvisionnement, les lieux de restauration collective etc. Enfin, en identifiant les acteurs et les dispositifs existants, la cartographie de l’aide alimentaire permet d’améliorer leur coordination voire, dans certains cas, de mutualiser les ressources entre certains partenaires (locaux, fournisseurs etc.).

3- L’identification de pistes d’amélioration de l’offre d’aide alimentaire

Dans un troisième temps, on établit un lien entre l’offre cartographiée et les besoins identifiés des publics. Ainsi, l’analyse met en avant des inadéquations entre l’offre et les besoins, ce qui permet de réfléchir à des pistes d’amélioration

Cette réflexion peut être lancée de façon conjointe entre les différents partenaires de la lutte contre la précarité alimentaire.  Elle permet d’établir des pistes d’actions concrètes répondant aux différentes problématiques et lancer une dynamique inter partenariale.

Nos bonnes pratiques sur le sujet

Coordination des acteurs de l’aide alimentaire

Le principe des « colis d'été » est de palier la fermeture des associations pendant la période estivale.

L’aide alimentaire itinérante

A l'aide de son camion, l'association apporte des produits alimentaires frais et secs aux familles adhérentes des 54 communes de son territoire d'action.

Une plateforme d’entraide en ligne

Cette initiative vise tout type de public, notamment les séniors, mais aussi les nouveaux arrivants ayant envie de s'investir sur le territoire.