Spécificités socio-démographiques des QPV
Les Quartiers Politique de la Ville (QPV) présentent un certain nombre de spécificités puisqu’ils sont le fruit d’un travail de délimitation géographique prioritaire.
Le profil des habitants des QPV
Les QPV abritent une population très jeune avec de nombreuses familles avec enfants : 38% des habitants des QPV ont moins de 25 ans, contre 30% des Français. Parmi les familles avec enfants, les familles monoparentales sont également surreprésentées : 24% des ménages sont des familles monoparentales en QPV contre 15% à l’échelle de la France.
A noter toutefois que le vieillissement de la population est, comme partout ailleurs, un phénomène qui augmente dans les QPV : En 2017, une centaine de QPV comptent 1 habitant sur 4 qui a plus de 60 ans (Observatoire National de la Politique de la Ville).
La population des QPV présente plus de difficultés socio-économiques :
Un taux de chômage plus élevé
Une typologie de l’emploi différente avec une surreprésentation des CSP dites “défavorisées”, une forte proportion de la population qui n’est pas diplômée et de nombreux emplois précaires (15% des emplois contre 5% à l’échelle nationale)
74% des résidents des QPV bénéficient d’au moins une prestation de la CAF contre 48% pour le reste de la population
Concernant l’habitat, les logements sociaux constituent une part importante du parc de logement : 30% des logements sociaux sont implantés dans les QPV alors que ces quartiers représentent 8% de la population au total.
Un aménagement de l’espace particulier
Ces spécificités socio-démographiques et la mobilité réduite des habitants montrent que l’aménagement du territoire doit privilégier la proximité, notamment pour les commerces ou le bassin d’emploi. En effet, on constate dans les QPV que « les déplacements par personne sont moins nombreux ainsi que les distances parcourues dans la journée ». (La mobilité des résidents des quartiers prioritaires, CEREMA, 2019).
Ainsi, les commerces de quartier constituent un enjeu particulier pour l’aménagement du territoire et montrent des taux de fréquentation élevés mais une insuffisance de l’offre :
53% des habitants des QPV disent fréquenter « beaucoup » ou « exclusivement » les commerces de quartier (Les commerces dans les quartiers : une offre à revitaliser et diversifier, CGET, 2016)
On recense 7,34 commerces de détail pour 1000 habitants dans les QPV contre 10,34 dans les agglomérations où se situent ces QPV
Des dispositifs spécifiques actionnables dans les QPV
Pour dynamiser l’économie locale au sein des QPV, plusieurs dispositifs d’incitation à destination des habitants et des entrepreneurs sont mobilisables.
Parmi eux on peut citer le dispositif « France-Active Quartiers » qui a pour but de soutenir les projets de création et de développement d’entreprises en facilitant l’obtention d’un crédit bancaire.
Le « Fonds Impact Création » vient compléter cette opportunité par un soutien financier pour les créateurs d’entreprises en franchise implantés ou souhaitant s’implanter dans un QPV et qui ont un apport personnel insuffisant.
Plus spécifiquement, pour les jeunes, le programme « Adie Créajeunes » propose un parcours de formation gratuit pour les habitants des QPV ayant entre 18 et 32 ans, souhaitant créer leur entreprise.
D’un point de vue fiscal également, les entreprises qui s’y créent ou qui y étendent leur activité peuvent bénéficier d’une exonération de cotisation foncière pour une durée de 5 ans.
On peut également compléter la palette des dispositifs par des aides sociales comme des aides à l’embauche ou des micro-crédits… de quoi faciliter l’installation des entrepreneurs à tous les niveaux.
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